Pytra lit, a lu, lira...

lundi, janvier 05, 2009

I fall, you fall

Deux ans et demi! Il m'en a fallu du temps pour m'y remettre! Retrouver le blog, me souvenir de mon mot de passe... avoir envie de m'y remettre... Et avoir quelquechose à dire! L'apprentissage, long, ardu et pas tant passionnant que ça de la comptabilité, les déménagements permanents, la cuisine, la lessive, la litière du chat à nettoyer, ça vous tient éloigné du monde magique d'internet. Mais pas des livres. Petit résumé en travelling depuis 2006 : encore du Pratchett, encore du Gaiman avec une dédicace, des BD (merci Bidibul), des essais qui avant me faisaient renâcler, des bons polars classiques et inatendus (Paco Ignacio Taibi II, si tu me lis, merci gracias), et pas de chick lit, des trucs sur les gauchers, pas mal de mythologie, des nouvelles de la série « Hitchcock présente », Jørn Riel, de la science fiction, entre autres.

Enfin, dernièrement, c'est plutot Agatha Christie old school acheté à la foire au livres de Belfort (mon actuel lieu de résidence, riante cité froide et chaude à la fois, qui a une foire aux livres d'occase, donc).

Mais je préfère revenir sur un OVNI littéraire qui m'est tombé dessus au printemps 2007, parce que, un an et demi après, je suis très contente de l'avoir retrouvé dans mon quatrième déménagement.

Ce livre a pour titre « A la recherche de l'utérus perdu ». C'est l'œuvre de Patricia Rodriguez, paru aux éditions des Femmes, Antoinette Fouque, tout ça. C'est un cadeau. Je l'ai lu vite, comme à mon habitude (et oui, c'est normal de ne pas lire entièrement la psychanalyse des contes de fées de Bettelheim d'un coup, il fait partie de l'autre sorte de livres, ceux qui s'oublient et se savourent comme le Christmas Pudding). J'ai des souvenirs vagues et agréables de ce livre, un peu comme le parfum d'un lait de toilette qu'on retrouve dans un placard rappelle les vacances à la mer, ou comme un paire de boucles d'oreille raconte une fête ou un dîner. Je me rappelle qu'il se passe au Mexique, qu'il met en scène une femme médecin mélancolique, des transsexuelles en mal d'enfant désireuses de se faire greffer un utérus, des chattes errantes et enceintes, quantité de petits déjeuner gratuits, une bombe et une happy end. Encore que pour le bombe, je ne suis pas sure. Même si le livre n'est certes pas un sommet littéraire, il contient ce que j'appelle une ambiance : il est parfaitement reconnaissable, il a une patte fine et authentique, il est uniquement ce livre. Décousu certes, pas parfait, mais il est lui : un peu comme une aventure de Poirot et une de Sherlock Holmes,qui au final appartiennent au même genre, mais un chacune une saveur particulière. La littérature se fait synesthésie; elle ressemble à Rimbaud voyant A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : Poirot dit chocolat chaud, compartiment de train, bonne qui s'appelle Gladys, marmelade sur scone, alors que Sherlock dit Londres humide, violon, traces dans la boue et brouillard. Certes, ce n'est pas universel et les auteurs ont bien raison de s'amuser des codes et gimmicks des héros récurents. Mais parfois, lire en allant presque ou l'on va peut permettre, au dela d'un évident confort, un contemplation plus pleine de l'histoire, des situations, des petits détails inédits et néanmoins allant parfaitement avec l'univers. Un bon livre, c'est une histoire captivante, mais aussi une façon de harnacher les mots à celle-ci, de les faire coller, adhérer au propos, en liberté, des les voir transformer le récit par leur simple grâce.

Ce que je redoutais est arrivé, je me suis emportée et suis devenue lyrique...

Je ne vous conseille pas ce livre, mais plutôt de lire en général, de ne pas vous arrêter une une seul auteur, style ou forme d'expression (toutes sont intéressantes) .

En lecture, on peut être boulimique ou anorexique sans danger! Soyez fous et irresponsables, lisez!